TU ME DEMANDES DE TE FAIRE UN POEME
AINSI TU POURRAS CROIRE QUE JE T'AIME.
ET QUE VEUX-TU PETITE QUE JE TE DISE
PENDANT QUE TU TE SENS DE MOI EPRISE
ET DE M' AMOUR ETRE DEJA PRISONNIERE?
TU DIS AUSSI TROUVER CE COEUR FRERE
ET CETTE JOIE QUE TU AS TANT CHERCHES
AILLEURS ET QUI T'ONT BEAUCOUP MANQUE.
UN PETIT POEME POUR TOI, MA CHERIE
ET QUI VA POUVOIR CALMER CETTE ENVIE
QUI TE FAIT SOUFFRIR DE TANT D'EMOTION,
DE CHAGRIN D'AMOUR ET DE DOUCE PASSION.
EH OUI, VOICI POUR TOI TON PETIT POEME
POUR TE DIRE QUE MOI AUSSI JE T'AIME
BIEN QUE JE N'AI PAS ENVIE DE T'AIMER
POUR AVOIR JURE DE NE PLUS AIMER.
ET TU AS FINALEMENT CONQUIS MON COEUR,
PEUT-ETRE POUR TON BONHEUR-MALHEUR
QUE TU AS CACHE AU CREUX DE TES SEINS
PENDANT QUE JE N'AI DU TOUT SOIF DE TON VIN,
CE VIN AU GOUT SUCRE, A LA FOIS REPUGNANT
POUR AVOIR DEJA SOULE BEAUCOUP TROP D'AMANTS.
VOICI POUR TOI TA REQUETE DE POEME
ET QUI TE DIRA SI OUI OU NON JE T'AIME.
ET QUOI DE PLUS VEUX-TU QUE J' TE DISE
PENDANT QUE TU TE SENS DE MOI EPRISE
ALORS QUE J'AI VRAIMENT PAS ENVIE D' T'AIMER
POUR AVOIR JURE DE NE PLUS JAMAIS AIMER.
ESMET AMILCAR OSCAR.
Saturday, July 30, 2011
Tuesday, July 26, 2011
RIEN QUE TOI
TU M'ACCUSES DE COUREUR ET D'INSOUCIANCE
ET QUE JE NE MERITE PAS DE TA CONFIANCE
PENDANT QUE TU FEINS D'IGNORER CETTE DOULEUR
QUI FAIT TANT SAIGNER TON PETIT COEUR.
POURQUOI CETTE FROIDEUR ET TANT DE RESISTANCE
AU MOMENT OU J'AI GRAND BESOIN DE TA CLEMENCE?
ET DE QUOI PEUR JUSQU'A PRENDRE TES DISTANCES DE MOI
PENDANT QUE JE ME MEURS D'AMOUR, RIEN QUE POUR TOI.
TOI, A MES YEUX COMME UN PARFAIT BONHEUR
ET QUI RENDS PRISONNIER MON PAUVRE COEUR,
CE COEUR PRET A FERMER SA PORTE A TOUJOURS
ET SI JAMAIS TU LUI REFUSES TON AMOUR.
RESSAISIS-TOI ET DECIDE DONC TOI, MA BELLE
CAR IL N'Y A QUE TOI, OUI TOI PETITE SENTINELLE
QUE MON COEUR RECLAME, RIEN QUE TOI YOLENE
POUR ETRE A JAMAIS DE M'AMOUR, LA GARDIENNE.
CARREFOUR DU FORT, LEOGANE 14 FEVRIER 1976
A MARIE YOLENE FRANCOIS .
O CHAN POU JEAN MARY BEAUVAIS,CAONABO
LA ROUYONNE MANDE ANRAJE,
LA MOMANCE MANDE DECHINNIN ,
CA IRA LI MINM RETE BIEN POZE
POU PRAN SON CLOCHE
KAP KARILLONNIN DEPI MATIN
NAN MITAN VIL LA.
MOUNE AP FRAPE AK MOUNE
MOUNE TANDE CLOCHE AP SONNIN
PESONN MOUNE PA KONNIN
KI KOTE SON KLOCHE AP SOTI
ALOS KE TOUTE LEGLIZ TE KRAZE.
OUI, PA RETE LEGLIZ ANCO NAN LEOGANE
SE ANBA TENTE MOUNE AP PRYIE,
JENE E CHANTE
DEVAN BON DYIE
KI PAP JANM ABANDONE NOU.
SE LA FWA POUNN KINBE,
SE COURAJ POUNN CHECHE.
MIN TANDE NON,
PA GIN LEGLIZ ANCO
E KLOCHE AP SONNIN.
POU KI MOUNE KLOCHE AP SONNIN CONSA?
MWEN FOUTE BOUKE ATO
E M' MINNM ANVI PEDI TETE MWEN.
LA ROUYONNE TOUJOU MANDE ANRAJE,
LA MOMANCE FI' N DECHINNIN,
LAN ME CA IRA RESI MOVE
PASKE SE LAA, WI LAA
MWEN DIW LAA
SE TE LAA SOU PLAJ LA,
BO LAN ME A
JEAN MARY BEAUVAIS, CAONABO
KONN AP CHANTE NAN LA RUCHE BO KOTE
FRANCOIS ROSSIGNOL AK ADAM DUCLERVIL.
JODIA A LALE, LI MOURI, SAMBA A TOMBE
PA GIN LEGLIZ KI POU RESEVWA KADAV LI
TOUTE LEGLIZ KRAZE, WI PA GIN LEGLIZ ANCO
E KLOCHE PAKA SISPANN KARILLONIN.
KOTE LILIANE, MFOUTE MANDE KOTE LILIANE WI.
FLORA PASE, INES PASE E CAONABO
TE TOUJOU RINMINW PANDAN KE COEUR W
PAT FET MINM JAN A KE PA TOUTE MOUNE,
ENBIN JODIA CAONABO ALE, LI MOURI,
SAMBA A TOMBE, KI SAW TA VLE DI
PANDAN'L DEJA TRO TA.
SIW TE KONNIN OU PA TA MALTRETEL KONSA
ENBIN LI DEJA TRO TA WI.
SE LEW ATIS MOURI YO KONN VALEL,
JODIA CAONABO PATI, LALE, SAMBA A TOMBE,
KI MOUNE KAP KA RANPLASEL?
O REVWA ZANMI'M, FRE'M,
MINM JAN SOU LAKOU KAY FRE A
LONTAN LONTAN LE NOU TE PITI
CONSA TOU NA RANKONTRE ANCO ANRO A.
O REVWA VIE FRE E A TRES BIENTOT.
LA MOMANCE MANDE DECHINNIN ,
CA IRA LI MINM RETE BIEN POZE
POU PRAN SON CLOCHE
KAP KARILLONNIN DEPI MATIN
NAN MITAN VIL LA.
MOUNE AP FRAPE AK MOUNE
MOUNE TANDE CLOCHE AP SONNIN
PESONN MOUNE PA KONNIN
KI KOTE SON KLOCHE AP SOTI
ALOS KE TOUTE LEGLIZ TE KRAZE.
OUI, PA RETE LEGLIZ ANCO NAN LEOGANE
SE ANBA TENTE MOUNE AP PRYIE,
JENE E CHANTE
DEVAN BON DYIE
KI PAP JANM ABANDONE NOU.
SE LA FWA POUNN KINBE,
SE COURAJ POUNN CHECHE.
MIN TANDE NON,
PA GIN LEGLIZ ANCO
E KLOCHE AP SONNIN.
POU KI MOUNE KLOCHE AP SONNIN CONSA?
MWEN FOUTE BOUKE ATO
E M' MINNM ANVI PEDI TETE MWEN.
LA ROUYONNE TOUJOU MANDE ANRAJE,
LA MOMANCE FI' N DECHINNIN,
LAN ME CA IRA RESI MOVE
PASKE SE LAA, WI LAA
MWEN DIW LAA
SE TE LAA SOU PLAJ LA,
BO LAN ME A
JEAN MARY BEAUVAIS, CAONABO
KONN AP CHANTE NAN LA RUCHE BO KOTE
FRANCOIS ROSSIGNOL AK ADAM DUCLERVIL.
JODIA A LALE, LI MOURI, SAMBA A TOMBE
PA GIN LEGLIZ KI POU RESEVWA KADAV LI
TOUTE LEGLIZ KRAZE, WI PA GIN LEGLIZ ANCO
E KLOCHE PAKA SISPANN KARILLONIN.
KOTE LILIANE, MFOUTE MANDE KOTE LILIANE WI.
FLORA PASE, INES PASE E CAONABO
TE TOUJOU RINMINW PANDAN KE COEUR W
PAT FET MINM JAN A KE PA TOUTE MOUNE,
ENBIN JODIA CAONABO ALE, LI MOURI,
SAMBA A TOMBE, KI SAW TA VLE DI
PANDAN'L DEJA TRO TA.
SIW TE KONNIN OU PA TA MALTRETEL KONSA
ENBIN LI DEJA TRO TA WI.
SE LEW ATIS MOURI YO KONN VALEL,
JODIA CAONABO PATI, LALE, SAMBA A TOMBE,
KI MOUNE KAP KA RANPLASEL?
O REVWA ZANMI'M, FRE'M,
MINM JAN SOU LAKOU KAY FRE A
LONTAN LONTAN LE NOU TE PITI
CONSA TOU NA RANKONTRE ANCO ANRO A.
O REVWA VIE FRE E A TRES BIENTOT.
le baiser d'adieu
SON ETOILE VIENT DE FILER ET MARIE, LA BELLE
DE DEGAGER UNE ODEUR NATURELLE
DE CADAVRE QUI EMBAUME TOUTE LA MAISON
VIDEE DEPUIS HIER . ET COMME DANS UN PROFOND
SOMMEIL PERDUE, C'EST PLUTOT UNE MASSE INERTE
AU VISAGE ANGELIQUE AVEC DES LEVRES ENTR'OUVERTES
A L'ATTENTE DU COTON ET DE LA BANDE MACHOIRE .
AME ETEINTE, LA VOILA QUI SEMBLE ENCORE SOURIRE
AU MOMENT OU JE LUI DEPOSE LE BAISER D'ADIEU.
O DESTIN! ET J'AI DU MAL A EN CROIRE DES YEUX
QUE CETTE MASSE INSTALLEE ENTRE QUATRE MURS
SOIT CELLE DE YOLETTE QUI DANS SA ROBE D'AZUR
VIENT TOUT JUSTE DE NOUS QUITTER POUR UN VOYAGE
ETERNEL, PRECIPITE A LA FLEUR DE L'AGE.
A MARIE YOLETTE LORPHYS LOUIS.
dcd le 5 decembre 1975
DE DEGAGER UNE ODEUR NATURELLE
DE CADAVRE QUI EMBAUME TOUTE LA MAISON
VIDEE DEPUIS HIER . ET COMME DANS UN PROFOND
SOMMEIL PERDUE, C'EST PLUTOT UNE MASSE INERTE
AU VISAGE ANGELIQUE AVEC DES LEVRES ENTR'OUVERTES
A L'ATTENTE DU COTON ET DE LA BANDE MACHOIRE .
AME ETEINTE, LA VOILA QUI SEMBLE ENCORE SOURIRE
AU MOMENT OU JE LUI DEPOSE LE BAISER D'ADIEU.
O DESTIN! ET J'AI DU MAL A EN CROIRE DES YEUX
QUE CETTE MASSE INSTALLEE ENTRE QUATRE MURS
SOIT CELLE DE YOLETTE QUI DANS SA ROBE D'AZUR
VIENT TOUT JUSTE DE NOUS QUITTER POUR UN VOYAGE
ETERNEL, PRECIPITE A LA FLEUR DE L'AGE.
A MARIE YOLETTE LORPHYS LOUIS.
dcd le 5 decembre 1975
LE CRI DE MON COEUR (ILLUSION)
LE SOLEIL VIENT A PEINE
DE GAGNER SA COUCHE
QUE DEJA DES TAS DE NUAGES S'ASSEMBLENT
DANS CETTE VOUTE AZUREE QUI COUVRE
CE MORCEAU DE MER UNIQUE.
LE TEMPS PARAIT MAUSSADE,
LA MER GARDE TOUT SON CALME
PENDANT QU'UNE ETRANGE ODEUR
S'HEXALE DANS L'ATMOSPHERE
DE CETTE PLAGE NATURELLEMENT
PRIVILEGIEE ET QUI A NETTEMENT CHANGE
D'ENVIRONNEMENT.
EST-CE VRAIMENT TOI, CA-IRA?
TOI, CA-IRA
DE MA FOLLE JEUNESSE,
DE MES AMOURS D'ANTAN,
DE MES DOUCES AMITIES
ET DE MES CONNIVENCES.
MAIS OU SONT -ILS, TES FLOTS
DE CRABES MULTICOLORES
QUI JADIS ORNAIENT LES DEUX COTES
DE TON AVENUE?
OU EST DONC PASSE TON DECOR ORIGINAL
QUI A TOUJOURS FAIT DE TOI CETTE PLAGE
A NUL AUTRE PAREIL OU LA RUCHE,
A L'OMBRE DE TES COCOTIERS
NOUS A TOUJOURS FAIT BOIRE
JUSQU'A L'IVRESSE DE SON MIEL
A TRAVERS SES MELODIES?
MELODIE EN GUISE D'OFFRANDE D'AMOUR
POUR BERCER LE COEUR DE YOTTIE
APRES UNE DOUCE PROMENADE.
MELODIE POUR DEUX JUMEAUX ORPHELINS,
T'EN SOUVIENS-TU LA RUCHE?
QUAND A MOI JE N'OUBLIERAI JAMAIS
ET CE LAMPION ET CE CALLEBASSIER
SOUS LEQUEL, A LA RUE DE L'HOPITAL
TU AS DONC PRIS NAISSANCE.
QUE SONT-ILS DEVENUS,
TES COCOTIERS A L'EAU TROP EXQUISE
QUE JE N'AI PAS VUS?
MAIS DIS MOI DONC, O CA-IRA,
ET POUQUOI TOUT A CHANGE ?
DIS-MOI AUSSI MON AMOUR
OU EST PASSEE LA DOUCEUR
DE TES SABLES MOUVANTS
SUR LESQUELS J'AI TANT MARCHE ?
J'AI BEAU FOUILLE, J'AI TANT CHERCHE,
PAS MEME UNE PALOURDE !
DIS-MOI , OUI ENFIN DIS-MOI O CA-IRA,
ET POURQUOI TOUT A COMPLETEMENT CHANGE ?
ET JE LA REGARDE,
OUI ELLE EST ENCORE LA,
LA PETITE CHAPELLE BLEUE
DU PERPETUEL SECOURS,
AVEC SES MURS RONGES, DECOLORES
PAR LES EAUX DU RIVAGE
OU JE ME SUIS RENDU AU LENDEMAIN
DE MA PREMIERE COMMUNION PELERINER.
ET NOUS ETIONS TOUS UNE BANDE DE NOVICES
IGNORANT ENCORE LA REALITE.
PAR CONTRE TA MER,
EN CET ANGELUS QUI S'APPROCHE,
TOUJOURS LA MEME LIMPIDITE
ET QUI N'A RIEN PERDU DE SON CHARME
OU LES AMOUREUX FONT TOUJOURS
PROVISIONS D'ENLACEMENT.
ET CA FAIT DEJA LONGTEMPS,
TROP LONGTEMPS
QUE JE N'AI PAS ASSISTE
A UN COUCHER DU SOLEIL SUR TA PLAGE
APRES TOUTES CES ANNEES
LOIN DE TOI PASSEES.
PRENDS-MOI DONC DANS TES BRAS,
O CA-IRA
ET BERCE-MOI EN CET ANGELUS,
PENDANT QUE JE CONTEMPLE
CETTE PERFECTION DE TABLEAU
EXPOSANT A LA FOIS SPLENDEUR,
SPIRITUALITE ET MAGNIFICENCE.
TOUTE MA REVERENCE A TOI,
INCOMPARABLE ARTISTE-PEINTRE
POUR CETTE PIECE MAITRESSE
D'ART EXCEPTIONEL !
OUI, HONNEUR ET GLOIRE A TA MAJESTE,
O TOI DIVIN CREATEUR,
SOUVERAIN MAITRE DE L'UNIVERS!
OUI, TU ES DIGNE DE RECONNAISSANCE !
ET JE LA SENS ENCORE CE SOIR
CARESSER MON VISAGE, TA BRISE,
TOUJOURS LA MEME DOUCEUR,
ACCOMPAGNEE D'UN CHANT DE CHORALE
D'UNE EXTREME HARMONIE EN PROVENANCE
DE LA PETIE CHAPELLE DONT L'ENCEINTE
EST ENCORE REMPLIE D'AIR.
ET LA SYMPHONIE, LOIN DE S'ACHEVER
DE TRANSFORMER L'ATMOSPHERE
AVEC LA PRESENCE D'OISEAUX
AUX PLUMAGES INDESCRIPTIBLES
SURVOLANT MA TETE
ET DES POISSONS AUX COULEURS
DES PLUS MAGNIFIQUES,
VOLTIGEANT ET RETOMBANT DANS LA MER.
IL Y EN A MEME QUI S'AMASSENT
SUR LE RIVAGE JUSQU'A MES PIEDS.
DROLE DE MYSTERE !
NON LOIN,
UNE ETRANGE CREATURE,
TETE ET POITRINE DE FEMME
PORTANT L'AUREOLE,
A LA CHEVELURE D'ANGE
ET POISSON DE CORPS
ET QUI VIENT JUSTE DE S'AMERRIR.
SON VISAGE RESSEMBLE A UNE FEMME
DE PEAU D'EBENE, CETTE DAME D'ERZULIE
QUI DANS UN TEMPS
SE VOULAIT ETRE MA MAITRESSE
QU'ENFIN DE COMPTE J'AI REPUDIEE.
ET LA MER TOUT A COUP
DE S'AGITER AVEC SA DISPARITION
APRES QUE NOS YEUX SE SONT FIXES.
PANIQUES, LES POISSONS ONT PRIS LE LARGE
SOUS LES FRACAS DU VENT.
ET LES OISEAUX DE QUITTER L'ATMOSPHERE
SOUS L'ECHO DES VAGUES DECHAINES
DANS LA PLUS TOTALE OBSCURITE
QUI A ACCOUCHE
UN REDOUTABLE COUP DE TONNERRE
QUAND TOUT REDEVIENT LUMIERE ET SILENCE,
UN VRAI COUP DU CIEL !
ET LA MYSTERIEUSE COMPAGNE
DE S'EMERGER A NOUVEAU
POUR M'AVALER DES YEUX
JUSQU' A ME SENTIR ENSORCELLE.
GRANDS YEUX NOIRS RAYONNANT D'ETINCELLES,
LEVRES PRECOCES, VISAGE ALLONGE ET SOURIANT,
UNE BEAUTE INDENIABLE REPRESENTANT
L'IMAGE REELLE DE CETTE PETITE FILLE
CONTRAINTE A L'EXIL POUR L'AMOUR D'UN SOLDAT
ET REAPPARUE DANS LES EAUX DE CA-IRA
APRES TRENTE TROIS LONGUES ANNEES.
DROLE D'ILLUSION !
DE MES YEUX GRAND OUVERTS
ET JE NE VEUX PAS CROIRE
A UN TEL MYTHE.
OH NON ! LAISSE MOI EN TA PRESENCE
LARMOYER CETTE DOULEUR
QUI ME RONGE LE COEUR DEPUIS TON DEPART.
O TOI FEMME MURIE CONSERVANT ENCORE
LES TRAITS DE PETITE FILLE D'HIER
AU COEUR TROP LOURD,
DIS-MOI QUE T'ES VENUE RESTAURER
MON HONNEUR PERDU,
PANSER MON AME DE SES BLESSURES
ET ME GUERIR LE COEUR DE TANT DE CICATRICES.
TOI, DOUCE PETITE AMIE,
QUI M'AS INSPIRE D'UN SI GRAND AMOUR
DONT ON S'EST JURE DE PROTEGER
JUSQU'A CE QUE LES RIVIERES N'ONT PLUS D'EAU.
ET TU AS DISPARU COMME DE L'OMBRE
DEPUIS CE JOUR OU TU M'AS RENIE
POUR SAUVER TA PEAU
EN CHOISISSANT TOUT CONTRE TOI
LE CHEMIN DE L'EXIL.
ET LE CIEL EN CE JOUR, NOUNE
A BEAUCOUP PLEURE TON DEPART
JUSQU'A FAIRE TOMBER DU FEU DE SA COLERE
SUR L'EGLISE DU QUARTIER.
ET DEPUIS TOUT COMME UN FOU ,NOUNE
ET DE PARTOUT JE T'AI CHERCHEE
POUR NE JAMAIS TE RETRACER
JUSQU'A TON APPARITION A MOI CE SOIR
DANS LES EAUX DE CA-IRA.
DE BOUTILIERS A LA BOULE,
DU PIC MACAYA JUSQU'AU MORNE LA SELLE.
DE CAPESTERE A BASSE TERRE
ET SUR LES HAUTEURS DE MARIGOT,
NON LOIN DE LA SOUFRIERE
NOUNE, ET TU N'Y ETAIS PAS.
J'AI FOUILLE TOUTES LES CELLULES
DE FORT DIMANCHE,
J'AI AUSSI FRANCHI DES PIRES LIGNES ADVERSES,
J'AI MEME BRAVE DES EXPLOSIONS DE BOMBES
DANS CE COIN DE LA SYRIE OU LES MILITANTS
D'ARAFAT SONT EVINCES.
J'AI CHERCHE PARMI DES CENTAINES DE FEMMES
ASSASSINEES A SHATILA,
APRES LE RATISSAGE D'ARIEL SHARON,
ET TON CADAVRE NOUNE, N'Y ETAIT PAS.
J'AI AUSSI MARCHE SUR LES BORDS DE LA SEINE,
J'AI MEME PARCOURU TOUT LE NIL
JUSQU'AUX FLEUVES DU JOURDAIN
A TA RECHERCHE, NOUNE TU N'Y ETAIS PAS.
J'AI BOUSQUE DANS LES PYRAMIDES,
FEUILLETE TOUTES LES BRANCHES
DES CEDRES DU LIBAN,
J'AI VISITE LE MUR DES LAMENTATIONS,
NOUNE, TU N'Y ETAIS PAS.
ET SOUS LES DECOMBRES DES DEUX BUILDINGS
DU WORLD TRADE CENTER
OU J'AI CRU POUVOIR ENFIN
RECUPERER TON CADAVRE. HELAS !
TOUT N'ETAIT QU'ILLUSION
JUSQU'A TA MYSTERIEUSE PRESENCE
DANS LES EAUX DE CA-IRA
TRENTE TROIS ANS APRES.
TRENTE TROIS ANS !
OUI , TRENTE TROIS LONGUES ANNEES
DEPUIS QUE JE SOUFFRE DE TON ABSCENCE.
ET TU AS ENFIN ENTENDU
LE CRI DE MON COEUR.
MERCI D'ETRE VENUE A MA RESCOUSSE
APRES TOUTES CES ANNEES DE SOUFFRANCES
ET QUI N'ONT RIEN EFFACE
DE TON EMPREINTE D'AMOUR DANS MON COEUR
POUR AVOIR GARDE ENCORE
ET JUSQU'A CE SOIR TA PHOTO,
MA RELIQUE ET MON TRESOR SECRET,
GAGE IRREFUTABLE DE NOTRE PACTE
DEPUIS TRENTE TROIS ANS,
ET DONT CE SOIR EN TA PRESENCE
JE VAIS LA NOYER POUR TOUT EN FINIR
CAR MON COEUR EN A ASSEZ
DE CETTE MELANCOLIE
AU GOUT DE VENIN.
A CES MOTS ELLE BAISSA LA TETE
ET PRIT LE LARGE
JUSQU'A SA DISPARITION DANS L'OCEAN.
SIDERE, ET JE M'ASSEOIS
SUR UN TRONC POURRI DE COCOTIER
EN REGARDANT CETTE VOUTE
D'AZUR CONSTELLEE,
QUI COUVRE CE MORCEAU DE MER UNIQUE
ET QUI DEGAGE POUR L'INSTANT
TOUTE UNE VAGUE DE MELODIES
ET QUI SE MELENT AUX EFFLEUREMENTS
DE CETTE DOUCE BRISE NOCTURNE
QUI N'A CESSE DE ME CARESSER LE VISAGE
SUR UNE PLAGE NATURELLEMENT PRIVILIGIEE.
UNE VRAIE SERENITE DE PARADIS!
ET DANS CETTE ATMOSPHERE
REMPLIE DE MYSTERE
ET DE SOUVENIRS,
MIEUX VAUT RENDRE L'AME
SUR TON RIVAGE, O CA-IRA
QUE D'ENTENDRE MON COEUR GEMIR
SUR LA DISPARITION DE TES FLOTS
DE CRABES MULTICOLORES
QUI JADIS ORNAIENT LES DEUX COTES
DE TON AVENUE,
AU LIEU D'LAISSER MES LARMES COULER
SUR LES TRONCS POURRIS DE TES COCOTIERS,
ET SUR L'ABSCENCE DE TES MARECAGES
A L'ODEUR FRUITEE.
ET TANT QUE JE RESPIRE
ET JE ME SOUVIENDRAI ENCORE DE TOI.
TOI, CA-RA
DE MA FOLLE JEUNESSE,
DE MES AMOURS D'ANTAN,
DE MES DOUCES AMITIES
ET DE MES CONNIVENCES.
MAIS DIS-MOI DONC, CA-IRA,
ET POURQUOI TOUT A CHANGE ?
ESMET AMILCAR OSCAR,
LEOGANE, NOVEMBRE 2006
QUI SOUFFRENT DE NOSTAGIE
LOIN DE NOTRE LEOGANE CHERIE.
DE GAGNER SA COUCHE
QUE DEJA DES TAS DE NUAGES S'ASSEMBLENT
DANS CETTE VOUTE AZUREE QUI COUVRE
CE MORCEAU DE MER UNIQUE.
LE TEMPS PARAIT MAUSSADE,
LA MER GARDE TOUT SON CALME
PENDANT QU'UNE ETRANGE ODEUR
S'HEXALE DANS L'ATMOSPHERE
DE CETTE PLAGE NATURELLEMENT
PRIVILEGIEE ET QUI A NETTEMENT CHANGE
D'ENVIRONNEMENT.
EST-CE VRAIMENT TOI, CA-IRA?
TOI, CA-IRA
DE MA FOLLE JEUNESSE,
DE MES AMOURS D'ANTAN,
DE MES DOUCES AMITIES
ET DE MES CONNIVENCES.
MAIS OU SONT -ILS, TES FLOTS
DE CRABES MULTICOLORES
QUI JADIS ORNAIENT LES DEUX COTES
DE TON AVENUE?
OU EST DONC PASSE TON DECOR ORIGINAL
QUI A TOUJOURS FAIT DE TOI CETTE PLAGE
A NUL AUTRE PAREIL OU LA RUCHE,
A L'OMBRE DE TES COCOTIERS
NOUS A TOUJOURS FAIT BOIRE
JUSQU'A L'IVRESSE DE SON MIEL
A TRAVERS SES MELODIES?
MELODIE EN GUISE D'OFFRANDE D'AMOUR
POUR BERCER LE COEUR DE YOTTIE
APRES UNE DOUCE PROMENADE.
MELODIE POUR DEUX JUMEAUX ORPHELINS,
T'EN SOUVIENS-TU LA RUCHE?
QUAND A MOI JE N'OUBLIERAI JAMAIS
ET CE LAMPION ET CE CALLEBASSIER
SOUS LEQUEL, A LA RUE DE L'HOPITAL
TU AS DONC PRIS NAISSANCE.
QUE SONT-ILS DEVENUS,
TES COCOTIERS A L'EAU TROP EXQUISE
QUE JE N'AI PAS VUS?
MAIS DIS MOI DONC, O CA-IRA,
ET POUQUOI TOUT A CHANGE ?
DIS-MOI AUSSI MON AMOUR
OU EST PASSEE LA DOUCEUR
DE TES SABLES MOUVANTS
SUR LESQUELS J'AI TANT MARCHE ?
J'AI BEAU FOUILLE, J'AI TANT CHERCHE,
PAS MEME UNE PALOURDE !
DIS-MOI , OUI ENFIN DIS-MOI O CA-IRA,
ET POURQUOI TOUT A COMPLETEMENT CHANGE ?
ET JE LA REGARDE,
OUI ELLE EST ENCORE LA,
LA PETITE CHAPELLE BLEUE
DU PERPETUEL SECOURS,
AVEC SES MURS RONGES, DECOLORES
PAR LES EAUX DU RIVAGE
OU JE ME SUIS RENDU AU LENDEMAIN
DE MA PREMIERE COMMUNION PELERINER.
ET NOUS ETIONS TOUS UNE BANDE DE NOVICES
IGNORANT ENCORE LA REALITE.
PAR CONTRE TA MER,
EN CET ANGELUS QUI S'APPROCHE,
TOUJOURS LA MEME LIMPIDITE
ET QUI N'A RIEN PERDU DE SON CHARME
OU LES AMOUREUX FONT TOUJOURS
PROVISIONS D'ENLACEMENT.
ET CA FAIT DEJA LONGTEMPS,
TROP LONGTEMPS
QUE JE N'AI PAS ASSISTE
A UN COUCHER DU SOLEIL SUR TA PLAGE
APRES TOUTES CES ANNEES
LOIN DE TOI PASSEES.
PRENDS-MOI DONC DANS TES BRAS,
O CA-IRA
ET BERCE-MOI EN CET ANGELUS,
PENDANT QUE JE CONTEMPLE
CETTE PERFECTION DE TABLEAU
EXPOSANT A LA FOIS SPLENDEUR,
SPIRITUALITE ET MAGNIFICENCE.
TOUTE MA REVERENCE A TOI,
INCOMPARABLE ARTISTE-PEINTRE
POUR CETTE PIECE MAITRESSE
D'ART EXCEPTIONEL !
OUI, HONNEUR ET GLOIRE A TA MAJESTE,
O TOI DIVIN CREATEUR,
SOUVERAIN MAITRE DE L'UNIVERS!
OUI, TU ES DIGNE DE RECONNAISSANCE !
ET JE LA SENS ENCORE CE SOIR
CARESSER MON VISAGE, TA BRISE,
TOUJOURS LA MEME DOUCEUR,
ACCOMPAGNEE D'UN CHANT DE CHORALE
D'UNE EXTREME HARMONIE EN PROVENANCE
DE LA PETIE CHAPELLE DONT L'ENCEINTE
EST ENCORE REMPLIE D'AIR.
ET LA SYMPHONIE, LOIN DE S'ACHEVER
DE TRANSFORMER L'ATMOSPHERE
AVEC LA PRESENCE D'OISEAUX
AUX PLUMAGES INDESCRIPTIBLES
SURVOLANT MA TETE
ET DES POISSONS AUX COULEURS
DES PLUS MAGNIFIQUES,
VOLTIGEANT ET RETOMBANT DANS LA MER.
IL Y EN A MEME QUI S'AMASSENT
SUR LE RIVAGE JUSQU'A MES PIEDS.
DROLE DE MYSTERE !
NON LOIN,
UNE ETRANGE CREATURE,
TETE ET POITRINE DE FEMME
PORTANT L'AUREOLE,
A LA CHEVELURE D'ANGE
ET POISSON DE CORPS
ET QUI VIENT JUSTE DE S'AMERRIR.
SON VISAGE RESSEMBLE A UNE FEMME
DE PEAU D'EBENE, CETTE DAME D'ERZULIE
QUI DANS UN TEMPS
SE VOULAIT ETRE MA MAITRESSE
QU'ENFIN DE COMPTE J'AI REPUDIEE.
ET LA MER TOUT A COUP
DE S'AGITER AVEC SA DISPARITION
APRES QUE NOS YEUX SE SONT FIXES.
PANIQUES, LES POISSONS ONT PRIS LE LARGE
SOUS LES FRACAS DU VENT.
ET LES OISEAUX DE QUITTER L'ATMOSPHERE
SOUS L'ECHO DES VAGUES DECHAINES
DANS LA PLUS TOTALE OBSCURITE
QUI A ACCOUCHE
UN REDOUTABLE COUP DE TONNERRE
QUAND TOUT REDEVIENT LUMIERE ET SILENCE,
UN VRAI COUP DU CIEL !
ET LA MYSTERIEUSE COMPAGNE
DE S'EMERGER A NOUVEAU
POUR M'AVALER DES YEUX
JUSQU' A ME SENTIR ENSORCELLE.
GRANDS YEUX NOIRS RAYONNANT D'ETINCELLES,
LEVRES PRECOCES, VISAGE ALLONGE ET SOURIANT,
UNE BEAUTE INDENIABLE REPRESENTANT
L'IMAGE REELLE DE CETTE PETITE FILLE
CONTRAINTE A L'EXIL POUR L'AMOUR D'UN SOLDAT
ET REAPPARUE DANS LES EAUX DE CA-IRA
APRES TRENTE TROIS LONGUES ANNEES.
DROLE D'ILLUSION !
DE MES YEUX GRAND OUVERTS
ET JE NE VEUX PAS CROIRE
A UN TEL MYTHE.
OH NON ! LAISSE MOI EN TA PRESENCE
LARMOYER CETTE DOULEUR
QUI ME RONGE LE COEUR DEPUIS TON DEPART.
O TOI FEMME MURIE CONSERVANT ENCORE
LES TRAITS DE PETITE FILLE D'HIER
AU COEUR TROP LOURD,
DIS-MOI QUE T'ES VENUE RESTAURER
MON HONNEUR PERDU,
PANSER MON AME DE SES BLESSURES
ET ME GUERIR LE COEUR DE TANT DE CICATRICES.
TOI, DOUCE PETITE AMIE,
QUI M'AS INSPIRE D'UN SI GRAND AMOUR
DONT ON S'EST JURE DE PROTEGER
JUSQU'A CE QUE LES RIVIERES N'ONT PLUS D'EAU.
ET TU AS DISPARU COMME DE L'OMBRE
DEPUIS CE JOUR OU TU M'AS RENIE
POUR SAUVER TA PEAU
EN CHOISISSANT TOUT CONTRE TOI
LE CHEMIN DE L'EXIL.
ET LE CIEL EN CE JOUR, NOUNE
A BEAUCOUP PLEURE TON DEPART
JUSQU'A FAIRE TOMBER DU FEU DE SA COLERE
SUR L'EGLISE DU QUARTIER.
ET DEPUIS TOUT COMME UN FOU ,NOUNE
ET DE PARTOUT JE T'AI CHERCHEE
POUR NE JAMAIS TE RETRACER
JUSQU'A TON APPARITION A MOI CE SOIR
DANS LES EAUX DE CA-IRA.
DE BOUTILIERS A LA BOULE,
DU PIC MACAYA JUSQU'AU MORNE LA SELLE.
DE CAPESTERE A BASSE TERRE
ET SUR LES HAUTEURS DE MARIGOT,
NON LOIN DE LA SOUFRIERE
NOUNE, ET TU N'Y ETAIS PAS.
J'AI FOUILLE TOUTES LES CELLULES
DE FORT DIMANCHE,
J'AI AUSSI FRANCHI DES PIRES LIGNES ADVERSES,
J'AI MEME BRAVE DES EXPLOSIONS DE BOMBES
DANS CE COIN DE LA SYRIE OU LES MILITANTS
D'ARAFAT SONT EVINCES.
J'AI CHERCHE PARMI DES CENTAINES DE FEMMES
ASSASSINEES A SHATILA,
APRES LE RATISSAGE D'ARIEL SHARON,
ET TON CADAVRE NOUNE, N'Y ETAIT PAS.
J'AI AUSSI MARCHE SUR LES BORDS DE LA SEINE,
J'AI MEME PARCOURU TOUT LE NIL
JUSQU'AUX FLEUVES DU JOURDAIN
A TA RECHERCHE, NOUNE TU N'Y ETAIS PAS.
J'AI BOUSQUE DANS LES PYRAMIDES,
FEUILLETE TOUTES LES BRANCHES
DES CEDRES DU LIBAN,
J'AI VISITE LE MUR DES LAMENTATIONS,
NOUNE, TU N'Y ETAIS PAS.
ET SOUS LES DECOMBRES DES DEUX BUILDINGS
DU WORLD TRADE CENTER
OU J'AI CRU POUVOIR ENFIN
RECUPERER TON CADAVRE. HELAS !
TOUT N'ETAIT QU'ILLUSION
JUSQU'A TA MYSTERIEUSE PRESENCE
DANS LES EAUX DE CA-IRA
TRENTE TROIS ANS APRES.
TRENTE TROIS ANS !
OUI , TRENTE TROIS LONGUES ANNEES
DEPUIS QUE JE SOUFFRE DE TON ABSCENCE.
ET TU AS ENFIN ENTENDU
LE CRI DE MON COEUR.
MERCI D'ETRE VENUE A MA RESCOUSSE
APRES TOUTES CES ANNEES DE SOUFFRANCES
ET QUI N'ONT RIEN EFFACE
DE TON EMPREINTE D'AMOUR DANS MON COEUR
POUR AVOIR GARDE ENCORE
ET JUSQU'A CE SOIR TA PHOTO,
MA RELIQUE ET MON TRESOR SECRET,
GAGE IRREFUTABLE DE NOTRE PACTE
DEPUIS TRENTE TROIS ANS,
ET DONT CE SOIR EN TA PRESENCE
JE VAIS LA NOYER POUR TOUT EN FINIR
CAR MON COEUR EN A ASSEZ
DE CETTE MELANCOLIE
AU GOUT DE VENIN.
A CES MOTS ELLE BAISSA LA TETE
ET PRIT LE LARGE
JUSQU'A SA DISPARITION DANS L'OCEAN.
SIDERE, ET JE M'ASSEOIS
SUR UN TRONC POURRI DE COCOTIER
EN REGARDANT CETTE VOUTE
D'AZUR CONSTELLEE,
QUI COUVRE CE MORCEAU DE MER UNIQUE
ET QUI DEGAGE POUR L'INSTANT
TOUTE UNE VAGUE DE MELODIES
ET QUI SE MELENT AUX EFFLEUREMENTS
DE CETTE DOUCE BRISE NOCTURNE
QUI N'A CESSE DE ME CARESSER LE VISAGE
SUR UNE PLAGE NATURELLEMENT PRIVILIGIEE.
UNE VRAIE SERENITE DE PARADIS!
ET DANS CETTE ATMOSPHERE
REMPLIE DE MYSTERE
ET DE SOUVENIRS,
MIEUX VAUT RENDRE L'AME
SUR TON RIVAGE, O CA-IRA
QUE D'ENTENDRE MON COEUR GEMIR
SUR LA DISPARITION DE TES FLOTS
DE CRABES MULTICOLORES
QUI JADIS ORNAIENT LES DEUX COTES
DE TON AVENUE,
AU LIEU D'LAISSER MES LARMES COULER
SUR LES TRONCS POURRIS DE TES COCOTIERS,
ET SUR L'ABSCENCE DE TES MARECAGES
A L'ODEUR FRUITEE.
ET TANT QUE JE RESPIRE
ET JE ME SOUVIENDRAI ENCORE DE TOI.
TOI, CA-RA
DE MA FOLLE JEUNESSE,
DE MES AMOURS D'ANTAN,
DE MES DOUCES AMITIES
ET DE MES CONNIVENCES.
MAIS DIS-MOI DONC, CA-IRA,
ET POURQUOI TOUT A CHANGE ?
ESMET AMILCAR OSCAR,
LEOGANE, NOVEMBRE 2006
QUI SOUFFRENT DE NOSTAGIE
LOIN DE NOTRE LEOGANE CHERIE.
Thursday, July 21, 2011
pour l'amour d'un soldat
INCOMPARABLE DE BEAUTE,
GRANDS YEUX NOIRS
A LA BLANCHEUR DE FOND
RAYONNANT D'ETINCELLES,
ALLURE CAVALIERE DE PETITE FILLE
TROP FIERE ET RASSUREE,
DEESSE EGAREE DU JARDIN D'EDEN,
PARACHUTEE SUR TERRE ENTRE L'EGLISE
SAINTE ANNE ET L'HOPITAL SAINT FRANCOIS
A LA RUE DU CENTRE, CHEZ TANTE ROSE
OU NOS REGARDS SE SONT TOUJOURS CROISES
EN MES TEMPS DE LIBERTE.
J'AI JAMAIS ETE AUSSI FASCINE DE TOUTE MA VIE .
ELLE EST SI TENDRE ET CHARMANTE A LA FOIS,
ON DIRAIT MEME UNE NYMPHE.
ET COMMENT POURRAIS-JE IMAGINER
QUE L'AMOUR ALLAIT BOUTER
NOTRE DOUCE AMITIE
ET OCCUPER NOS DEUX COEURS
QUI DANS UNE COMPLICITE SENTIMENTALE
N'ONT PAS TARDE A CULTIVER
LES FRUITS IMMATURES D'UN AMOUR
QUI SE VEUT ETRE DEJA
D'UNE INFINITE DE PASSION,
IRRESISTIBLE ET FRAGILE A LA FOIS.
UN AMOUR DONT LE POIDS
PARAIT DEJA UN PEU TROP LOURD
POUR SES FAIBLES PETITES EPAULES,
DECIDE POURTANT A NE PLUS CACHER SA NUDITE.
TOUT COMME UNE PLANTE AU BORD D'UNE RIVIERE,
ET NOTRE AMOUR A GRANDI ET FLEURI.
PAS UNE JOURNEE SE PASSE QU'ON NE SE VOIT,
SOIT SUR LA ROUTE DE SON COLLEGE A TURGEAU
OU DANS LES PARRAGES DU PALAIS
ET PARFOIS SUR LES PERONS DE SAINTE ANNE
APRES LES VEPRES,
OU SUR LA COUR TRES BIEN AMENAGEE
DE L'HOPITAL SAINT FRANCOIS.
C'ETAIT UN AMOUR TAILLE A NOS MESURES.
O TEMPS DES AMOURS SECRETES ,
DE FELICITE,
DE SOUVENIRS INNOUBLIABLES
ET D'IMMORTELLES AVENTURES !
TEMPS DES PLUS AMERES SOUFFRANCES
ET DES BLESSURES A JAMAIS INCURABLES,
DEPUIS CE JOUR OU SA MERE A TOUT BASCULE.
CE JOUR COMBIEN MAUDIT
QUAND ELLE A DECOUVERT DANS SON SAC D'ECOLE
UNE PHOTO DE NOUS DEUX.
CETTE PHOTO DE NOUS DEUX,
PREUVE INCONTESTABLE
DE NOTRE SECRETE AFFAIRE
QU'ELLE A QUALIFIEE D'ABOMINATION
AVANT DE LA CISELER EN MIETTES
ET QUE BOIS CHENE DANS SON DEBORDEMENT
VA DONC EMPORTER JUSQU'AUX ETERNELLES
EMBOUCHURES,
JUSQU'A S'EXCLAMER, QU'AU GRAND JAMAIS
SA FILLE N'EPOUSERA UN SOLDAT.
DROLE DE PRETENTION !
ET POURQUOI TANT D'INSULTES
A MON HONNEUR ?
POURQUOI SE SENT-ELLE SI INDIGNEE
JUSQU'A TRANSPERCER MON COEUR
A LA BIONETTE ?
ET COMMENT CROIRE
QU'UNE PHOTO SOIT-ELLE CAPABLE
D'INSPIRER TANT DE HAINE ?
O TEMPS DES AMOURS SECRETES EXPOSEES,
DE FELICITE PERDUE !
TEMPS DES PLUS AMERES SOUFFRANCES
ET DES BLESSURES A JAMAIS INCURABLES.
ET LA PETITE QUI VA SOUFFRIR
DE TOUTES LES BRIMADES DU MONDE
JUSQU'A L'IGNOMINIE
POUR L'AMOUR D'UN SOLDAT.
CET AMOUR,
QUI HIER FAISAIT LA JOIE DE NOS COEURS
ET CONSIDERE AUJOURD'HUI
COMME UNE ABOMINATION,
UN CRIME AUX YEUX DE SA MERE
QUI ME COMPARE A UN INFIDELE.
SENTENCE ?
CONDAMNATION A MORT,
SANS ASSISTANCE DE JURY.
DROLE DE CHATIMENT
POUR UNE DEBUTANTE EN AMOUR.
O TEMPS DES BLESSURES
A JAMAIS INCURABLES,
QUAND DES PLANTES SAUVAGES
ENVAHISSENT
DES GRAINS A PEINE GERMES
ET DES ROSES A PEINE ECLOSES.
QUAND DES SOUVENIRS DISPARAISSENT
COMME DES NUAGES EN TEMPS DE PLUIE.
ET POUR UN MOIS,
ELLE SERA HUMILIEE ET SOUMISE
A DES TORTURES ATROCES,
ATTENDANT SON EXECUTION.
EST-CE DONC LE PRIX A PAYER
POUR L'AMOUR D'UN SOLDAT ?
OU EST DONC PASSEE CETTE COUPE
QU'ELLE A VIDEE
LORS DE SON INITIATION
ET QUI LUI A TANT BRULE LES LEVRES
JUSQU'A PROVOQUER UNE ECLIPSE D'ETOILES ?
ET TANT QUE CETTE COUPE
S'ELOIGNE DE SES LEVRES,
PLUS EN SOUFFRIRA-T-ELLE JUSQU'A LA MORT.
ENTRE LA VIE ET LA MORT,
SERAIT-ELLE DONC PRETE
A SACRIFIER SON ORGUEIL,
TRAHIR SES SERMENTS,
REJETTER SES SENTIMENTS
OU ENCORE SAUVER
SON AMOUR POUR LE SOLDAT ?
ET LA PETITE ENFIN A FLANCHE,
SON PETIT COEUR DEVENU TROP LOURD
N'EN PEUT PLUS DE CES INTERROGATOIRES
FORCES ET QUI ONT TOUT ANEANTI
DE SA CAPACITE DE RESISTANCE.
OUI, ELLE A CEDE
ET SOUS LES MENACES REITEREES
DE SA MERE, ELLE A DU RENIER
SON AMOUR POUR LE SOLDAT.
JAMAIS ELLE N'ENTENDRA LE COQ
CHANTER TROIS FOIS.
POURTANT QUAND ELLE AURA ENTENDU
UNE NOUVELLE FOIS LES CLOCHES
DE SAINTE ANNE SONNER LE GLAS
ET CE BRUIT IMPETUEUX
QUI FERA DECHIRER
LES VOILES DE L'AUTEL,
SANS DOUTE SE SOUVIENDRA-T-ELLE
DE SON BAPTEME DE FEU
QUAND SOUS L'OVATION
DE CES MEME CLOCHES
QUI ONT SONNE LA FIN DES VEPRES,
ELLE S'ETAIT EMPRESSEE
DE RENTRER CHEZ ELLE, LE COEUR LEGER
APRES SON PREMIER BAISER.
FAIBLESSE, TRAHISON
OU COMPROMISSION ?
PEU IMPORTE !
ET POUR AVOIR GAGNE, SA MERE
NE L'A-T-ELLE PAS EMBARQUEE POUR L'EXIL,
METTANT FIN A UN AMOUR
ET QUI N'AURA JAMAIS DE REQUIEM?
UN VRAI COUP DE GRACE!
ET LE CIEL ET LA TERRE DE SE RAPPROCHER
EN CE JOUR DE SON DEPART
EN SIGNE DE PROTESTATION.
JAMAIS PLUS IL NE TOMBERA DE PLUIE.
IL N'Y AURA AUSSI NI MIEL NI CIRE
PUISQUE LES ABEILLES
ONT TOUT ABANDONNE LEUR RUCHE.
LES OISEAUX DE LEUR NID,TOMBES
ET SERONT TOUS MORTS AXPHYXIES.
JAMAIS ON NE LES ENTENDRA PLUS CHANTER.
L'ARC EN CIEL EN PLEIN MIDI,
SIGNE DE MAUVAIS PRESAGE.
DES NUEES DE GUEPES ENVAHISSENT
L'ATMOSPHERE A LA REVOLTE DES ARBRES
ET AU DECHAINEMENT DU VENT.
ET BOIS CHENE !
OUI, BOIS CHENE,
A NOUVEAU QUI SE DEBORDE,
EMPORTANT CE QUI RESTE ENCORE
DE L'ENCEINTE DE L'EGLISE SAINTE ANNE.
JAMAIS NOUS NOUS NE MARIERONS.
LES CADAVRES DE LA MORGUE
DE L'HOPITAL ST.FRANCOIS EUX AUSSI
NE SONT PAS EPARGNES DE CETTE FURIE.
UN VRAI DELUGE!
ET LES ANCIENS ,CAVES SOUS L'AUTEL
D'APPARAITRE EN PLEIN AIR
APRES DEUX MILLE ANS
SOUS L'ACCLAMATION D'UN BATAILLON
D'HOMMES EN VETEMENTS DE NEIGE,
SUIVI DES BRUITS DE CARILLON
VENANT OU, JE NE SAIS PAS.
ET JE CROYAIS VENIR L'APOCALYPSE
EN CE JOUR QUI A ACCOUCHE SON DEPART.
CA A ETE PLUTOT UN CATACLYSME.
ET MON CADAVRE DANS TOUT CA,
CETTE SALOPERIE DE CHAROGNE,
TOUT ENFLE QUI FLOTTE SUR L'EAU
ET SUR LE POINT D'ECLATER,
N'EST CE PAS QU'IL APPARTIENT DEJA
A L'EMPIRE DES OMBRES
DEPUIS QU'ELLE A RENIE
SON AMOUR POUR LE SOLDAT ?
ESMET AMILCAR OSCAR
PALAIS NATIONAL, OCTOBRE 1973.
.
A TOUS LES MILITAIRES HAITIENS
QUI ONT FAIT L'HONNEUR DU KAKI.
GRANDS YEUX NOIRS
A LA BLANCHEUR DE FOND
RAYONNANT D'ETINCELLES,
ALLURE CAVALIERE DE PETITE FILLE
TROP FIERE ET RASSUREE,
DEESSE EGAREE DU JARDIN D'EDEN,
PARACHUTEE SUR TERRE ENTRE L'EGLISE
SAINTE ANNE ET L'HOPITAL SAINT FRANCOIS
A LA RUE DU CENTRE, CHEZ TANTE ROSE
OU NOS REGARDS SE SONT TOUJOURS CROISES
EN MES TEMPS DE LIBERTE.
J'AI JAMAIS ETE AUSSI FASCINE DE TOUTE MA VIE .
ELLE EST SI TENDRE ET CHARMANTE A LA FOIS,
ON DIRAIT MEME UNE NYMPHE.
ET COMMENT POURRAIS-JE IMAGINER
QUE L'AMOUR ALLAIT BOUTER
NOTRE DOUCE AMITIE
ET OCCUPER NOS DEUX COEURS
QUI DANS UNE COMPLICITE SENTIMENTALE
N'ONT PAS TARDE A CULTIVER
LES FRUITS IMMATURES D'UN AMOUR
QUI SE VEUT ETRE DEJA
D'UNE INFINITE DE PASSION,
IRRESISTIBLE ET FRAGILE A LA FOIS.
UN AMOUR DONT LE POIDS
PARAIT DEJA UN PEU TROP LOURD
POUR SES FAIBLES PETITES EPAULES,
DECIDE POURTANT A NE PLUS CACHER SA NUDITE.
TOUT COMME UNE PLANTE AU BORD D'UNE RIVIERE,
ET NOTRE AMOUR A GRANDI ET FLEURI.
PAS UNE JOURNEE SE PASSE QU'ON NE SE VOIT,
SOIT SUR LA ROUTE DE SON COLLEGE A TURGEAU
OU DANS LES PARRAGES DU PALAIS
ET PARFOIS SUR LES PERONS DE SAINTE ANNE
APRES LES VEPRES,
OU SUR LA COUR TRES BIEN AMENAGEE
DE L'HOPITAL SAINT FRANCOIS.
C'ETAIT UN AMOUR TAILLE A NOS MESURES.
O TEMPS DES AMOURS SECRETES ,
DE FELICITE,
DE SOUVENIRS INNOUBLIABLES
ET D'IMMORTELLES AVENTURES !
TEMPS DES PLUS AMERES SOUFFRANCES
ET DES BLESSURES A JAMAIS INCURABLES,
DEPUIS CE JOUR OU SA MERE A TOUT BASCULE.
CE JOUR COMBIEN MAUDIT
QUAND ELLE A DECOUVERT DANS SON SAC D'ECOLE
UNE PHOTO DE NOUS DEUX.
CETTE PHOTO DE NOUS DEUX,
PREUVE INCONTESTABLE
DE NOTRE SECRETE AFFAIRE
QU'ELLE A QUALIFIEE D'ABOMINATION
AVANT DE LA CISELER EN MIETTES
ET QUE BOIS CHENE DANS SON DEBORDEMENT
VA DONC EMPORTER JUSQU'AUX ETERNELLES
EMBOUCHURES,
JUSQU'A S'EXCLAMER, QU'AU GRAND JAMAIS
SA FILLE N'EPOUSERA UN SOLDAT.
DROLE DE PRETENTION !
ET POURQUOI TANT D'INSULTES
A MON HONNEUR ?
POURQUOI SE SENT-ELLE SI INDIGNEE
JUSQU'A TRANSPERCER MON COEUR
A LA BIONETTE ?
ET COMMENT CROIRE
QU'UNE PHOTO SOIT-ELLE CAPABLE
D'INSPIRER TANT DE HAINE ?
O TEMPS DES AMOURS SECRETES EXPOSEES,
DE FELICITE PERDUE !
TEMPS DES PLUS AMERES SOUFFRANCES
ET DES BLESSURES A JAMAIS INCURABLES.
ET LA PETITE QUI VA SOUFFRIR
DE TOUTES LES BRIMADES DU MONDE
JUSQU'A L'IGNOMINIE
POUR L'AMOUR D'UN SOLDAT.
CET AMOUR,
QUI HIER FAISAIT LA JOIE DE NOS COEURS
ET CONSIDERE AUJOURD'HUI
COMME UNE ABOMINATION,
UN CRIME AUX YEUX DE SA MERE
QUI ME COMPARE A UN INFIDELE.
SENTENCE ?
CONDAMNATION A MORT,
SANS ASSISTANCE DE JURY.
DROLE DE CHATIMENT
POUR UNE DEBUTANTE EN AMOUR.
O TEMPS DES BLESSURES
A JAMAIS INCURABLES,
QUAND DES PLANTES SAUVAGES
ENVAHISSENT
DES GRAINS A PEINE GERMES
ET DES ROSES A PEINE ECLOSES.
QUAND DES SOUVENIRS DISPARAISSENT
COMME DES NUAGES EN TEMPS DE PLUIE.
ET POUR UN MOIS,
ELLE SERA HUMILIEE ET SOUMISE
A DES TORTURES ATROCES,
ATTENDANT SON EXECUTION.
EST-CE DONC LE PRIX A PAYER
POUR L'AMOUR D'UN SOLDAT ?
OU EST DONC PASSEE CETTE COUPE
QU'ELLE A VIDEE
LORS DE SON INITIATION
ET QUI LUI A TANT BRULE LES LEVRES
JUSQU'A PROVOQUER UNE ECLIPSE D'ETOILES ?
ET TANT QUE CETTE COUPE
S'ELOIGNE DE SES LEVRES,
PLUS EN SOUFFRIRA-T-ELLE JUSQU'A LA MORT.
ENTRE LA VIE ET LA MORT,
SERAIT-ELLE DONC PRETE
A SACRIFIER SON ORGUEIL,
TRAHIR SES SERMENTS,
REJETTER SES SENTIMENTS
OU ENCORE SAUVER
SON AMOUR POUR LE SOLDAT ?
ET LA PETITE ENFIN A FLANCHE,
SON PETIT COEUR DEVENU TROP LOURD
N'EN PEUT PLUS DE CES INTERROGATOIRES
FORCES ET QUI ONT TOUT ANEANTI
DE SA CAPACITE DE RESISTANCE.
OUI, ELLE A CEDE
ET SOUS LES MENACES REITEREES
DE SA MERE, ELLE A DU RENIER
SON AMOUR POUR LE SOLDAT.
JAMAIS ELLE N'ENTENDRA LE COQ
CHANTER TROIS FOIS.
POURTANT QUAND ELLE AURA ENTENDU
UNE NOUVELLE FOIS LES CLOCHES
DE SAINTE ANNE SONNER LE GLAS
ET CE BRUIT IMPETUEUX
QUI FERA DECHIRER
LES VOILES DE L'AUTEL,
SANS DOUTE SE SOUVIENDRA-T-ELLE
DE SON BAPTEME DE FEU
QUAND SOUS L'OVATION
DE CES MEME CLOCHES
QUI ONT SONNE LA FIN DES VEPRES,
ELLE S'ETAIT EMPRESSEE
DE RENTRER CHEZ ELLE, LE COEUR LEGER
APRES SON PREMIER BAISER.
FAIBLESSE, TRAHISON
OU COMPROMISSION ?
PEU IMPORTE !
ET POUR AVOIR GAGNE, SA MERE
NE L'A-T-ELLE PAS EMBARQUEE POUR L'EXIL,
METTANT FIN A UN AMOUR
ET QUI N'AURA JAMAIS DE REQUIEM?
UN VRAI COUP DE GRACE!
ET LE CIEL ET LA TERRE DE SE RAPPROCHER
EN CE JOUR DE SON DEPART
EN SIGNE DE PROTESTATION.
JAMAIS PLUS IL NE TOMBERA DE PLUIE.
IL N'Y AURA AUSSI NI MIEL NI CIRE
PUISQUE LES ABEILLES
ONT TOUT ABANDONNE LEUR RUCHE.
LES OISEAUX DE LEUR NID,TOMBES
ET SERONT TOUS MORTS AXPHYXIES.
JAMAIS ON NE LES ENTENDRA PLUS CHANTER.
L'ARC EN CIEL EN PLEIN MIDI,
SIGNE DE MAUVAIS PRESAGE.
DES NUEES DE GUEPES ENVAHISSENT
L'ATMOSPHERE A LA REVOLTE DES ARBRES
ET AU DECHAINEMENT DU VENT.
ET BOIS CHENE !
OUI, BOIS CHENE,
A NOUVEAU QUI SE DEBORDE,
EMPORTANT CE QUI RESTE ENCORE
DE L'ENCEINTE DE L'EGLISE SAINTE ANNE.
JAMAIS NOUS NOUS NE MARIERONS.
LES CADAVRES DE LA MORGUE
DE L'HOPITAL ST.FRANCOIS EUX AUSSI
NE SONT PAS EPARGNES DE CETTE FURIE.
UN VRAI DELUGE!
ET LES ANCIENS ,CAVES SOUS L'AUTEL
D'APPARAITRE EN PLEIN AIR
APRES DEUX MILLE ANS
SOUS L'ACCLAMATION D'UN BATAILLON
D'HOMMES EN VETEMENTS DE NEIGE,
SUIVI DES BRUITS DE CARILLON
VENANT OU, JE NE SAIS PAS.
ET JE CROYAIS VENIR L'APOCALYPSE
EN CE JOUR QUI A ACCOUCHE SON DEPART.
CA A ETE PLUTOT UN CATACLYSME.
ET MON CADAVRE DANS TOUT CA,
CETTE SALOPERIE DE CHAROGNE,
TOUT ENFLE QUI FLOTTE SUR L'EAU
ET SUR LE POINT D'ECLATER,
N'EST CE PAS QU'IL APPARTIENT DEJA
A L'EMPIRE DES OMBRES
DEPUIS QU'ELLE A RENIE
SON AMOUR POUR LE SOLDAT ?
ESMET AMILCAR OSCAR
PALAIS NATIONAL, OCTOBRE 1973.
.
A TOUS LES MILITAIRES HAITIENS
QUI ONT FAIT L'HONNEUR DU KAKI.
SON PREMIER BAISER
TRANSPIRATION ET TREMBLEMENT DES MAINS PROVOQUANT
DES MOMENTS D'ANGOISSE, DE JOIE ET D'EGAREMENT.
ET DANS CETTE AMBIANCE DE PEUR ET D'EMOTION,
ELLE PARAIT COMME SOUS L'EMPRISE D'UNE PASSION
FORTE QUI LAISSE ECHAPPER UN SOURIRE D'ENFANT
TIMIDE. ET DANS SES GRANDS YEUX, PARADOXALEMENT
C'EST TOUTE LA TENDRESSE, LA DOUCEUR ET LA BEAUTE
DE PETITE FILLE NOVICE QUI DANS TOUTE SA NAIVETE
VIENT DE RECEVOIR PIEUSEMENT COMME UNE HOSTIE
SUR SES LEVRES LE TOUT PREMIER BAISER DE SA VIE.
ET POURQUOI MON COEUR SI FORT, PALPITE-T-ELLE !
CALME-TOI PETITE, RIEN QUE DES BATTEMENTS REELS
ET QUI SE FONT TOUJOURS SENTIR A TOUT BAPTEME DE FEU.
PRECIPITES, PEUVENT-ILS ETRE AUSSI, DEPENS DU JEU.
ET DANS UN ELAN D'ENERVEMENT ELLE SAISIT MA MAIN
ET S'EST EMPRESSEE DE LA DEPOSER SUR SON P'TIT SEIN,
COTE GAUCHE QUE JE SENS VIBRER ET QUI LAISSE
DEGAGER UN AROME D'UNE INFINITE DE TENDRESSE,
AVANT DE S'AGRIPPER A MON COU, DISPOSEE
POUR L'INSTANT A SAVOURER L'INELUCTABLE BAISER
QUI VA PROVOQUER UNE ECLIPSE D'ETOILES DANS LE CIEL.
SACRILEGE ! O MON DIEU, J'AI PECHE S'ECRIE T-ELLE !
MAIS NON! C'EST PLUTOT TON APPROBATION
MA DEESSE, A L'OCCASION DE TON INITIATION
AU TEMPLE D'AMOUR ET DE DOUCES VIOLENCES.
ET POUR AVOIR AUSSI CONNU TANT D'IVRESSE,
GOUTE A L'AMOUR DEFENDU ET AU BONHEUR,
EST CE POURQUOI TES MAINS SUINTENT ENCOR DE SUEUR.
NON LOIN, DES CLOCHES QUI ANNONCENT DEJA LA FIN
DES VEPRES DU SOIR, JUSQU'A ME FORCER LA MAIN
DE LA LAISSER PARTIR EN PLEIN ETAT D'IVRESSE
APRES AVOIR GOUTE DU VIN DE SA DOUCEUR.
ET TOUT CE QUE JE RESSENTAIS DE JOIE ET BONHEUR
N'EST QUE POUR L'INSTANT SOUVENIR ET TRISTESSE.
LES YEUX MOUILLES, ET JE LA VOIS PARTIR GRISEE
SOUS DES CARILLONS APRES SON PREMIER BAISER.
ESMET AMILCAR OSCAR,
PALAIS NATIONAL, SEPTEMBRE 1973.
A M. ANNE
DES MOMENTS D'ANGOISSE, DE JOIE ET D'EGAREMENT.
ET DANS CETTE AMBIANCE DE PEUR ET D'EMOTION,
ELLE PARAIT COMME SOUS L'EMPRISE D'UNE PASSION
FORTE QUI LAISSE ECHAPPER UN SOURIRE D'ENFANT
TIMIDE. ET DANS SES GRANDS YEUX, PARADOXALEMENT
C'EST TOUTE LA TENDRESSE, LA DOUCEUR ET LA BEAUTE
DE PETITE FILLE NOVICE QUI DANS TOUTE SA NAIVETE
VIENT DE RECEVOIR PIEUSEMENT COMME UNE HOSTIE
SUR SES LEVRES LE TOUT PREMIER BAISER DE SA VIE.
ET POURQUOI MON COEUR SI FORT, PALPITE-T-ELLE !
CALME-TOI PETITE, RIEN QUE DES BATTEMENTS REELS
ET QUI SE FONT TOUJOURS SENTIR A TOUT BAPTEME DE FEU.
PRECIPITES, PEUVENT-ILS ETRE AUSSI, DEPENS DU JEU.
ET DANS UN ELAN D'ENERVEMENT ELLE SAISIT MA MAIN
ET S'EST EMPRESSEE DE LA DEPOSER SUR SON P'TIT SEIN,
COTE GAUCHE QUE JE SENS VIBRER ET QUI LAISSE
DEGAGER UN AROME D'UNE INFINITE DE TENDRESSE,
AVANT DE S'AGRIPPER A MON COU, DISPOSEE
POUR L'INSTANT A SAVOURER L'INELUCTABLE BAISER
QUI VA PROVOQUER UNE ECLIPSE D'ETOILES DANS LE CIEL.
SACRILEGE ! O MON DIEU, J'AI PECHE S'ECRIE T-ELLE !
MAIS NON! C'EST PLUTOT TON APPROBATION
MA DEESSE, A L'OCCASION DE TON INITIATION
AU TEMPLE D'AMOUR ET DE DOUCES VIOLENCES.
ET POUR AVOIR AUSSI CONNU TANT D'IVRESSE,
GOUTE A L'AMOUR DEFENDU ET AU BONHEUR,
EST CE POURQUOI TES MAINS SUINTENT ENCOR DE SUEUR.
NON LOIN, DES CLOCHES QUI ANNONCENT DEJA LA FIN
DES VEPRES DU SOIR, JUSQU'A ME FORCER LA MAIN
DE LA LAISSER PARTIR EN PLEIN ETAT D'IVRESSE
APRES AVOIR GOUTE DU VIN DE SA DOUCEUR.
ET TOUT CE QUE JE RESSENTAIS DE JOIE ET BONHEUR
N'EST QUE POUR L'INSTANT SOUVENIR ET TRISTESSE.
LES YEUX MOUILLES, ET JE LA VOIS PARTIR GRISEE
SOUS DES CARILLONS APRES SON PREMIER BAISER.
ESMET AMILCAR OSCAR,
PALAIS NATIONAL, SEPTEMBRE 1973.
A M. ANNE
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